Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/204

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court au-devant d’une bonne nouvelle. Je comptais voir le procureur général, c’est ma femme qui s’offre à mes regards ; deux inconnus l’accompagnent. Je cherche à deviner quel peut être l’objet de cette visite, lorsque, du ton le plus dégagé, Mme Vidocq me dit : Je viens vous faire signifier le jugement qui prononce notre divorce : comme je vais me marier, il m’a fallu remplir cette formalité. Au surplus, voici l’huissier qui va vous donner lecture de l’acte.

Sauf ma mise en liberté, on ne pouvait rien m’annoncer de plus agréable que la dissolution de ce mariage ; j’étais à jamais débarrassé d’un être que je détestais. Je ne sais plus si je fus le maître de contenir ma joie, mais à coup sûr ma physionomie dut l’exprimer, et si, comme j’ai de fortes raisons de le croire, mon successeur était présent, il put se retirer convaincu que je ne lui enviais nullement le trésor qu’il allait posséder.

Ma détention à Douai se prolongeait horriblement. J’étais à l’ombre depuis cinq grands mois, et rien n’arrivait de Paris. M. le procureur général m’avait témoigné beaucoup d’intérêt, mais l’infortune rend défiant, et je commençais à craindre qu’il m’eût leurré d’un