Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/23

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transportée de joie. « Paix donc ! » s’écria le commissaire, puis tournant le feuillet, il continua. « On le reconnaîtra facilement à son accent italien très prononcé… Kl a de plus le pouce de la main droite fortement endommagé par un coup de feu. » Je parlai devant eux ; je montrai ma main droite, elle était en fort bon état. Tous les assistants se regardèrent ; l’homme de Saint-Brice, surtout, parut singulièrement déconcerté ; pour moi, je me sentais débarrassé d’un poids énorme. Le commissaire, que je questionnai à mon tour, m’apprit que la nuit précédente un vol considérable avait été commis à Saint-Brice. Un des individus soupçonnés d’y avoir participé portait des vêtements semblables aux miens, et il y avait identité de signalement. C’était à ce concours de circonstances, à cet étrange jeu du hasard qu’était due la désagréable visite que je venais de recevoir. On me fit des excuses que j’accueillis de bonne grâce, fort heureux d’en être quitte à si bon marché ; toutefois, dans la crainte de quelque nouvelle catastrophe, je montai le soir même dans une patache qui me transporta à Paris, d’où je filai aussitôt sur Arras.