Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/251

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Le père. Ne me raisonne pas…, tu vois ce manche à balai…, il ne tient à rien que je te le casse sur le dos ; avance ici que je te donne ta danse… avance, te dis-je ! je t’apprendrai… Ah ! tu me nies…

Le fils (pleurant). Mais, oui, puisque ce n’est pas moi.

Le père. Tu es capable de tout :… comme dit cet autre, tous menteurs, tous voleurs.

La mère. Pourquoi ne pas dire la vérité ?

Le père. Oh non ! il aimera mieux que je lui fiche une paye… d’aussi bien, il va l’avoir… Ah ! tu veux que je te donne la tournée ? ma femme, ferme la fenêtre, à cause des voisins.

La mère. Gare à toi ! François, ça se gâte…, gare à toi !


Nul doute, l’action va s’engager ; sans hésiter, je soulève matelas, draps, couverture, et écartant brusquement le lambeau de damas, je me montre à la famille stupéfaite de mon apparition. On imaginerait difficilement à quel point ces braves gens furent surpris. Pendant qu’ils s’entre-regardent sans mot dire, j’entreprends de leur raconter le plus brièvement possible comme quoi je m’étais introduit chez eux ;