Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/256

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le mouchard, et il souffla lui-même la chandelle. Je l’aurais volontiers embrassé ! Dans l’allée, nous tombâmes sur plusieurs de ses confrères qui, plus polis que lui, se rangèrent pour nous livrer passage. Enfin nous étions dehors. Lorsque nous eûmes détourné l’angle de la place, Fossé prit le plat, et nous nous séparâmes. Afin de ne pas attirer l’attention, je marchai fort lentement jusqu’à la rue des Fontaines : une fois là, je ne m’amusai pas, comme disent les Allemands, à compter les boutons de mon habit. Je pris ma course dans la direction du boulevard du Temple, et fendant l’air, j’étais arrivé à la rue de Bondy qu’il ne m’était pas encore venu à l’idée de me demander où j’allais.

Cependant il ne suffisait pas d’avoir échappé à une première perquisition, les recherches pouvaient devenir des plus actives. Il m’importait de dérouter la police dont les nombreux limiers ne manqueraient pas, suivant l’usage, de tout négliger pour ne s’occuper que de moi. Dans cette conjoncture très critique, je résolus d’utiliser pour mon salut les individus que je regardais comme mes dénonciateurs. C’étaient les Chevalier, que j’avais vus la veille, et qui dans la conversation que j’avais eue avec eux, avaient laissé échapper quelques-uns de ces mots qu’on