Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/26

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sous quels habits Vidocq était caché. Le bruit en vint aux oreilles de deux sergents de ville, Delrue et Carpentier, qui faisaient un service de police au bal. Le premier, s’approchant de moi, me dit à voix basse qu’il désirait me parler en particulier. Une esclandre eût été fort dangereuse ; je sortis. Arrivé dans la cour, Delrue me demanda mon nom. Je ne fus pas embarrassé pour lui en donner un autre que le mien, en lui proposant avec politesse de me démasquer s’il l’exigeait. « Je ne l’exige pas, me dit-il ; cependant je ne serais pas fâché de vous voir. – En ce cas, répondis-je, ayez la complaisance de dénouer les cordons de mon masque, qui se sont mêlés… » Plein de confiance, Delrue passe derrière moi ; au même instant, je le renverse par un brusque mouvement d’arrière-corps ; un coup de poing envoie rouler son acolyte à terre. Sans attendre qu’ils se relèvent, je fuis à toutes jambes dans la direction des remparts, comptant les escalader et gagner la campagne ; mais à peine ai-je fait quelques pas, que, sans m’en douter, je me trouve engagé dans un cul-de-sac, qui avait cessé d’être une rue depuis que j’avais quitté Arras.

Pendant que je me fourvoyais de la sorte, un