dans la fabrication des fausses clefs. Depuis quinze mois, il semblait défier la police, lorsqu’un jour j’appris qu’il demeurait chez un perruquier Vieille rue du Temple, en face de l’égoût. L’arrêter hors de chez lui était chose à peu près impossible, attendu qu’il était fort habile à se déguiser, et qu’il devinait un agent de plus de deux cents pas ; d’un autre côté, il valait bien mieux le saisir au milieu de l’attirail de sa profession et des produits de ses labeurs. Mais l’expédition présentait des obstacles ; Fossard, quand on frappait à la porte, ne répondait jamais, et il était probable qu’en cas de surprise, il s’était ménagé une issue et des facilités pour gagner les toits. Il me parut que le seul moyen de s’emparer de lui, c’était de profiter de son absence pour s’introduire et s’embusquer dans son logement. M. Henry fut de mon avis : on fit crocheter la porte en présence d’un commissaire, et trois agents se placèrent dans un cabinet contigu à l’alcôve. Près de soixante et douze heures se passèrent sans que personne arrivât : à la fin du troisième jour, les agents, dont les provisions étaient épuisées, allaient se retirer, lorsqu’ils entendirent mettre une clef dans la serrure : c’était Fossard qui rentrait. Aussitôt deux des
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Apparence