Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/295

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en même temps à faire en sorte de lui procurer des renseignements précis sur toutes les circonstances qui avaient précédé et suivi l’assassinat, et dès le lendemain je dressai mes batteries pour les obtenir. Il était difficile de faire arrêter les complices sans que l’on pût soupçonner d’où partait le coup ; dans cette occasion comme dans beaucoup d’autres, le hasard se mit de moitié avec moi. Le jour venu, j’allai éveiller Chante-à-l’heure qui, encore malade de la veille, ne put se lever ; je m’assis sur son lit, et lui parlai de l’état complet d’ivresse dans lequel je l’avais vu, ainsi que des indiscrétions qu’il avait commises : le reproche parut l’étonner ; je lui répétai un ou deux mots de l’entretien que j’avais eu avec lui, sa surprise redoubla ; alors il me protesta qu’il était impossible qu’il eût tenu un pareil langage, et soit qu’effectivement il eût perdu la mémoire, soit qu’il se défiât de moi, il essaya de me persuader qu’il n’avait pas le moindre souvenir de ce qui s’était passé. Qu’il mentît ou non, je saisis cette assertion avec avidité, et j’en profitai pour dire à Chante-à-l’heure qu’il ne s’était pas borné à me raconter confidentiellement toutes les circonstances de l’assassinat, mais encore qu’il les