Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/298

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déjà parlé, s’est battu plusieurs fois contre les prisonniers qui avaient osé dire que je n’étais sorti de la Force que pour servir la police. Coco-Latour et Goreau, détenus dans la même maison comme voleurs incorrigibles, ne prirent pas ma défense avec moins de générosité. Alors, peut-être, auraient-ils eu raison de me payer d’ingratitude puisque je ne les ai pas plus ménagés que les autres, mais le devoir commandait ; qu’ils reçoivent aujourd’hui le tribut de ma reconnaissance, et ils ont plus concouru qu’ils ne pensent aux avantages que la société a pu retirer de mes services.

M. Henry ne laissa pas ignorer au préfet de police les nombreuses découvertes qui étaient dues à ma sagacité. Ce fonctionnaire, qui me représenta comme un homme sur qui l’on pouvait compter, consentit enfin à mettre un terme à ma détention. Toutes mesures furent prises pour que l’on ne crût pas que j’eusse recouvré ma liberté. On vint me chercher à la Force, et l’on m’emmena sans négliger aucune des précautions les plus rigoureuses : on me mit les menottes, et je montai dans une carriole d’osier, mais il était convenu que je m’évaderais en route ; et en effet je m’évadai. Le soir même toute la