Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Après que nous eûmes vidé ensemble plusieurs bouteilles de vin, nous nous séparâmes. En me quittant, Saint-Germain ayant remarqué que j’étais assez mesquinement vêtu, me demanda ce que je faisais, et comme je lui dis que je ne faisais rien, il me promit de songer à moi, si jamais il se présentait une bonne occasion. Je lui fis observer que, sortant rarement dans la crainte d’être arrêté, il pourrait bien se faire que nous ne nous rencontrassions pas de sitôt. – Tu me verras quand tu voudras, me dit-il, j’exige même que tu viennes me voir. Quand je le lui eus promis, il me remit son adresse, sans s’informer de la mienne.

Saint-Germain n’était plus un être aussi redoutable pour moi, je me croyais même intéressé à ne le plus perdre de vue ; car si je devais m’attacher à surveiller les malfaiteurs, personne plus que lui n’était signalé à mon attention. Je concevais enfin l’espoir de purger la société d’un pareil monstre. En attendant, je faisais la guerre à toute la tourbe des coquins qui infestaient la capitale. Il y eut un moment où les vols de tout genre se multiplièrent d’une manière effrayante : on n’entendait parler que de rampes enlevées, de devantures forcées, de plombs dérobés ; plus