Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/313

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tu ne lui en voudras pas : Boudin est un bon garçon, et je réponds de lui comme de moi. Dans la vie il y a souvent des passes qu’on ne peut pas prévoir ; si Boudin a accepté la place dont tu parles, ça n’a été que pour sauver son frère ; au surplus, tu dois savoir que s’il avait de mauvais principes, je ne serais pas son ami. Je trouvai la garantie de Saint-Germain excellente, et je ne fis plus aucune difficulté de parler à Boudin.

Il était bien naturel que Saint-Germain me racontât ce qu’il était devenu depuis sa dernière disparition qui m’avait fait tant de plaisir. Après m’avoir complimenté sur mon évasion, il m’apprit que depuis que j’avais été arrêté, il avait recouvré son emploi, mais qu’il n’avait pas tardé à le perdre de nouveau, et qu’il se trouvait encore une fois réduit aux expédients. Je le priai de me donner des nouvelles de Blondy et de Duluc. – Mon ami, dit-il, les deux qui ont escarpé le roulier avec moi, on les a fauchés à Beauvais. Quand il m’annonça que ces deux scélérats avaient enfin porté la peine de leurs crimes, je n’éprouvai qu’un seul regret, c’est que la tête de leur complice ne fût pas tombée sur le même échafaud.