Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/324

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observer, d’après notre convention personne ne doit quitter ce lieu sans être accompagné. – C’est vrai, me répond-il, j’aime que l’on soit fidèle à ses engagements ; aussi, viens avec moi. – Mais ces messieurs ? – Nous les enfermerons à double tour. – Ce qui fut dit fut fait : j’accompagne Saint-Germain ; nous achetons des balles, de la poudre et des pierres ; les mauvais pistolets sont échangés contre d’autres, et nous rentrons. Alors on achève des préparatifs qui me font frémir : le calme de Boudin, aiguisant sur un grès deux couteaux de table, était horrible à voir.

Cependant le temps s’écoulait, il était une heure, et aucun expédient de salut ne s’était présenté. Je bâille, je m’étends, je simule l’ennui, et, passant dans une pièce voisine de celle où nous étions, je vais me jeter sur un lit comme pour me reposer : après quelques minutes, je parais encore plus fatigué de cette inaction, et je m’aperçois que les autres ne le sont pas moins que moi. – Si nous buvions ? me dit Saint-Germain. – Admirable idée, m’écriai-je en sautant d’aise, j’ai justement chez moi un panier d’excellent vin de Bourgogne ; si vous voulez nous allons l’envoyer chercher.

Tout le monde fut d’avis qu’il ne