Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/399

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À entendre M. le préfet, on croirait que dans l’administration il n’est que vous qui soyez capable de quelque chose. Si Vidocq, nous a-t-il dit, eût été envoyé à sa poursuite, nul doute qu’il ne fût depuis longtemps arrêté. Allons, voyons, monsieur Vidocq, tâchez un peu de le trouver, vous qui êtes si adroit, prouvez que vous avez autant de malice que l’on vous en attribue.

M. Yvrier était un vieillard, et j’eus besoin de respecter son âge pour ne pas rétorquer avec humeur son impertinente apostrophe. Quoique je me sentisse piqué du ton d’aigreur qu’il prenait en me parlant, je ne me fâchai point, et me contentai de lui répondre que pour le moment je n’avais guère le loisir de m’occuper de Fossard ; que c’était une capture que je réservais pour le premier janvier, afin de l’offrir en étrennes à M. le préfet, comme l’année d’auparavant j’avais offert le fameux Delzève.

— Allez votre train, reprit M. Yvrier, irrité de ce persiflage, la suite nous montrera qui vous êtes : un présomptueux, un faiseur d’embarras. – Et il me quitta en murmurant entre ses dents quelques autres qualifications que je ne compris pas.