arrivait pas parfois de boire outre mesure, on ne lui reconnaîtrait d’autre passion que celle de la pêche : c’est aux environs du pont Neuf qu’il jette sa ligne ; de temps à autre il consacre encore quelques heures à ce silencieux exercice ; près de lui est assez habituellement une femme, occupée de lui tendre le ver : c’est Mme Lacour, habile autrefois à présenter de plus séduisantes amorces. Lacour se livrait à cet innocent plaisir, dont il partage le goût avec Sa Majesté Britannique et le poète Coupigny, lorsque les honneurs vinrent le chercher : les envoyés de M. Delavau le trouvèrent sous l’arche Marion : ils le prirent à sa ligne, comme les envoyés du sénat romain prirent Cincinnatus à sa charrue. Il y a toujours dans la vie des grands hommes des rapports sous lesquels on peut les comparer ; peut-être Mme Cincinnatus vendait-elle aussi des effets aux filles de son temps. C’est aujourd’hui le commerce de la légitime moitié de Coco-Lacour : mais c’en est assez sur le compte de mon successeur ; je reviens à l’historique de la brigade de sûreté.
Ce fut dans le cours des années 1823 et 1824 qu’elle prit son plus grand accroissement : le nombre des agents dont elle se composait