Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/451

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s’attacher. De grands personnages sont entachés de cette lèpre, qui, dans ces derniers temps, a fait d’effrayants progrès. À l’aspect des noms vénérés inscrits sur la liste de ces modernes Sardanapales, on ne peut s’empêcher de gémir sur les faiblesses de l’humanité, et cette liste ne mentionne encore que ceux qui ont été réduits à faire ou à laisser intervenir la police à propos des désagréments qu’ils s’étaient attirés par leur turpitude.

L’on a répandu dans le public que je ne parlerais pas de la police politique ; je parlerai de toutes les polices possibles, depuis celle des jésuites jusqu’à celle de la Cour ; depuis la police des filles (bureau des mœurs) jusqu’à la police diplomatique (espionnage pour le compte des trois puissances, la Russie, l’Angleterre et l’Autriche) ; je montrerai tous les rouages grands et petits de ces machines qui sont toujours montées non en vue du bien général, mais pour le service de celui qui y introduit la goutte d’huile, c’est-à-dire pour le compte du premier venu s’il dispose des deniers du trésor ; car qui dit police politique dit institution créée et maintenue par le désir de s’enrichir aux dépens d’un gouvernement dont on entretient les alarmes ; qui dit police politique dit aussi besoin d’être inscrit au