Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/453

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relation avec la plupart de ces espions gagés ; ils m’étaient tous connus directement ou indirectement, je les nommerai tous… je le puis, je n’ai point partagé leur infamie ; seulement j’ai vu la mine et la contre-mine d’un peu plus près qu’un autre. Je sais quels ressorts les polices et les contre-polices mettent en jeu. J’ai appris et j’enseignerai comment on peut se garantir de leur action : comment on peut se jouer d’elles, les dérouter dans leurs combinaisons perfides ou malveillantes, et même quelquefois les mystifier. J’ai tout observé, tout entendu, rien ne m’a échappé, et ceux qui m’ont mis à même de tout observer et de tout entendre, n’étaient pas de faux frères, puisque j’étais à la tête d’une des fractions de la police, et qu’ils pouvaient avoir l’opinion que j’étais un des leurs : ne puisions-nous pas à la même caisse ?

L’on me croira ou l’on ne me croira pas, mais jusqu’ici j’ai fait quelques aveux assez humiliants pour que l’on ne doute pas que si j’eusse été dévoué à la police politique, je ne le confessasse sans détours. Les journaux, qui ne sont pas toujours bien informés, ont prétendu que l’on m’avait aperçu dans divers rassemblements ; que j’avais été d’expédition avec ma brigade