Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Fanfan frémit et s’agite ; l’autre lame est immobile ; il semble que Fanfan va s’évanouir. – C’en est assez, s’écrient tout à coup Belle-Rose et le témoin, en se jetant sur les fleurets ; c’en est assez, vous êtes deux braves ; nous ne souffrirons pas que vous vous égorgiez ; que la paix soit faite, embrassez-vous et qu’il n’en soit plus question. Sacredieu ! il ne faut pas tuer tout ce qui est gras… Mais c’est un intrépide, ce jeune homme. Apaisez-vous donc, M. Fanfan.

Fanfan commença à respirer ; il se remit tout à fait quand on lui eut prouvé qu’il avait montré du courage ; son adversaire fit pour la frime quelques difficultés de consentir à un arrangement ; mais à la fin il se radoucit ; on s’embrassa ; et il fut convenu que la réconciliation s’achèverait en déjeunant au parvis NotreDame, à la buvette des chantres ; c’était là qu’il y avait du bon vin !

Quand nous arrivâmes, le couvert était mis, le déjeuner prêt, on nous attendait.

Avant de nous attabler, M. Belle-Rose prit Fanfan et moi en particulier. – Eh bien ! mes amis, nous dit-il, vous savez à présent ce que c’est qu’un duel ; ce n’est pas la mer à