Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/77

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boire ; je suis content de vous, mon cher Fanfan, vous vous en êtes tiré comme un ange. Mais il faut être loyal jusqu’au bout ; vous comprenez ce que cela veut dire ; il ne faut pas souffrir que ce soit lui qui paie.

À ces mots le front de Fanfan se rembrunit, car il connaissait le fond de notre bourse. – Eh ! mon Dieu, laissez bouillir le mouton, ajouta Belle-Rose, qui s’aperçut de son embarras, si vous n’êtes pas en argent, je réponds pour le reste ; tenez, en voulez-vous, de l’argent ? voulez-vous trente francs ? en voulez-vous soixante ? entre amis, on ne se gêne pas ; et là-dessus il tira de sa poche quinze écus de six livres : à vous deux, dit-il, ils sont tous à la vache, cela porte bonheur.

Fanfan balançait : – Acceptez, vous rendrez quand vous pourrez. À cette condition, on ne risque rien d’emprunter. Je poussai le coude à Fanfan, comme pour lui dire : prends toujours. Il comprit le signe, et nous empochâmes les écus.

Il allait bientôt nous en cuire. Ce que c’est quand on n’a pas d’expérience. Oh ! il avait du service, M. Belle-Rose !

Le déjeuner se passa fort gaiement : on parla