Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/86

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c’est ma passion à moi ; chacun la sienne. Tu n’es pas jaloux, Belle-Rose, n’est-ce pas ? – Jaloux ! et de quoi ? monsieur s’est conduit comme un Bayard : aussi j’en informerai le corps ; le colonel le saura ; c’est de l’avancement tout de suite, caporal au moins, si on ne le fait pas officier… Hein ! quand vous aurez l’épaulette, vous redresserez-vous ! Fanfan ne se sentait pas de joie. Quant à moi, sûr de n’être pas moins brave que lui, je me disais : S’il avance, je ne reculerai pas. Nous étions tous deux assez contents.

— Je dois vous avertir d’une chose, poursuivit le recruteur : recommandés comme vous l’êtes, il est impossible que vous ne fassiez pas de jaloux ; d’abord, il y a partout des envieux, dans les régiments, comme ailleurs… mais souvenez-vous que si l’on vous manque d’une syllabe, c’est à moi qu’ils auront affaire… Une fois que j’ai pris quelqu’un sous ma protection… enfin, suffit. Écrivez-moi. – Comment ? dit Fanfan, vous ne partez donc pas avec nous ? – Non, répondit Belle-Rose, à mon grand regret ; le ministre a encore besoin de moi : je vous rejoindrai à Brest. Demain, à huit heures, je vous attends