Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/87

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ici, pas plus tard ; aujourd’hui je n’ai pas le loisir de rester plus longtemps avec vous ; il faut que le service se fasse ; à demain.

Nous prîmes congé de madame Belle-Rose, qui voulut aussi m’embrasser. Le lendemain, nous accourûmes à sept heures et demie, réveillés par les punaises qui logeaient avec nous au Griffon. – Vivent les gens qui sont exacts ! s’écria Belle-Rose, en nous voyant ; moi, je le suis aussi. Puis, prenant le ton sévère : Si vous avez des amis et des connaissances, il vous reste la journée pour leur faire vos adieux. Actuellement, voici votre feuille de route : il vous revient trois sous par lieue et le logement, place au feu et à la chandelle. Vous pouvez brûler des étapes tant qu’il vous plaira, ça ne me regarde pas ; mais n’oubliez pas surtout que si l’on vous rencontre demain soir dans Paris, c’est la maréchaussée qui vous conduira à votre destination.

Cette menace cassa bras et jambes à Fanfan ainsi qu’à moi. Le vin était tiré, il fallait le boire : nous prîmes notre parti. De Paris à Brest, il y a un fameux ruban de queue ; malgré les