Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/99

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messalin dans sa bouche, mais aussi quelque chose de gracieux et de franc ; et puis, Magdelaine n’écrivait pas, et ne connaissait de la police que les sergents de ville, ou les gardes de nuit, à qui elle payait à boire pour son repos.

La satisfaction que j’éprouve, après plus de vingt ans, à tracer le portrait de Magdelaine, m’a fait un instant oublier Dufailli. Il est bien difficile de déraciner une idée d’un cerveau troublé par les fumées du vin. Dufailli avait fourré dans sa tête de terminer la journée dans une taverne ; il n’en voulut pas démordre. À peine avions-nous fait quelques pas, que, regardant derrière lui : – Il est filé, me dit-il, allons ! viens ici, et, abandonnant mon bras, il monta trois marches pour heurter à une petite porte, qui, après quelques minutes, s’entrouvrit afin de livrer passage à un visage de vieille femme. – Qui demandez-vous ? – Qui nous demandons ? répondit Dufailli ; et nom d’un nom ! vous ne reconnaissez plus les amis ? – Ah ! c’est vous, papa Dufailli ; il n’y a plus de place. – Il n’y a plus de place pour les amis ! ! ! tu veux rire, la mère, c’est un plan que tu nous tires là. – Non, foi d’honnête femme ; tu