Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/116

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— « Hé bien ! me dit-il, vous voilà monsieur Jean Louis ; c’est pourtant vous qui m’avez emballé. Ah ! si j’avais su que vous étiez Vidocq, je vous en aurais payé des oranges !

— » Tu m’en veux donc bien, n’est-ce pas ? toi qui m’as proposé de t’accompagner ?

— » C’est vrai, mais vous ne m’avez pas dit que vous étiez raille (mouchard).

— » Si je te l’avais dit, j’aurais trahi mon devoir, et ça ne t’aurait pas empêché de rincer la cambriole, tu aurais seulement remis la partie.

— » Vous n’en êtes pas moins un fichu coquin. Moi qui étais de si bon cœur ! Tenez, j’aimerais mieux rester ici tant que l’âme me battra dans le corps, que d’être libre comme vous et de m’avoir déshonoré.

— » Chacun son goût.

— » Il est joli, votre goût !… un mouchard ! c’est-ti pas beau ?

— » C’est toujours aussi beau que de voler ; d’ailleurs, sans nous que deviendraient les d’honnêtes gens ? »

À ces mots, il partit d’un grand éclat de rire. « Les honnêtes gens ! répéta-t-il, tiens, tu me fais rire que je n’en ai pas l’envie (l’ex-