Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/134

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camarade ira vous attendre au cabaret du coin de la rue de l’Oseille. »

Seul avec Annette, je lui donnai mes instructions, et lorsque je fus certain qu’elle m’avait bien compris, j’allai rejoindre Richelot au cabaret « voilà, lui dis-je en lui montrant les vingt francs, ce qui s’appelle une larque, et une bonne !

— » Parbleu ! il n’y a qu’à lui bloquir les pacins.

— » Est-ce qu’elle en voudrait ? Elle ne fourgue que de la blanquette, des bogues et des broquilles (elle n’achète que de l’argenterie, des montres et des bijoux.)

— » C’est dommage, car c’est une bonne b…, c’est comme ça qu’il m’en faudrait une. »

Après avoir vidé notre chopine, nous nous mîmes en route pour regagner le logis, où nous rentrâmes avec une oie normande de première taille et une assiette assortie à la Lyonnaise. Je mis en même temps l’argent en évidence, et comme il était destiné à nous ravitailler, notre hôte alla nous chercher douze litres de vin et trois pains de quatre livres. Nous avions si bon appétit que toutes ces provisions ne firent en quelque sorte que paraître et disparaître. La