Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vessie ou l’enflée d’eau d’aff, fut pressée jusqu’à la dernière goutte. Notre réfection prise, on parla de procéder à l’ouverture des paquets ; ils contenaient du linge magnifique, des draps, des chemises d’une finesse extrême, des robes garnies de superbes malines brodées, des cravates, des bas, etc. ; tous ces objets étaient encore mouillés. Les voleurs me racontèrent qu’ils avaient fait cette capture dans une des plus belles maisons de la rue de l’Échiquier, où ils s’étaient introduits par une croisée, dont ils avaient brisé les barreaux de fer.

L’inventaire terminé, j’ouvris l’avis de faire divers lots, afin de ne pas tout vendre dans le même endroit. J’insinuai qu’on leur donnerait autant pour chaque moitié que pour la totalité, et qu’il valait mieux deux fois qu’une. Les camarades se rangèrent de mon opinion, et l’on fit deux parts du butin. Maintenant il s’agissait d’opérer le placement : ils étaient déjà sûrs de la vente d’un lot, mais il leur fallait un acquéreur pour le surplus : un marchand d’habits, nommé la Pomme-Rouge, restant rue de la Juiverie, fut l’individu que je leur indiquai. Depuis long-temps il m’était signalé comme achetant du premier venu. Il se présentait