Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/217

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il me répugnait de recourir à de tels auxiliaires, et surtout de metaire sur leur compte lorsque, j’étais convaincu de leur culpabilité, mais la sûs ’reté de Paris l’emportait sur des considérations qui n’eussent été que morales. « Si je parle, me disais-je, quand j’avais affaire a un indicateur de cette espèce, je ferai condamner un coquin, mais si je ne l’épargne aujourd’hui, cinquante de ses afûdés, qu’il est prêt à me livrer, vont échapper Q à la vindicte des lois, » et ceîcalcul me prescri- ’ vait une transaction qui durait aussi long-temps qu’elle était utile à la société. Entre les voleurs et moi les hostilités n’en étaient pas moins permanentes, seulement je souffrais que l’ennemi

parlementât, et j’accordais tacitement des sauve- ’ gardes, des sauf-conduits et des trèves, qui expiraient °d’elles-mêmes à la première infraction. Le faux-frère devenant victime d’un autre faux-frère ; je n’avais plus la puissance de ’ m’interposer entre le défit et la répression, et le délinquant perfide succombait, trahi par un délinquant non moins perfide que lui. Ainsi, je faisais servir les voleurs à la destruction des voleurs ; c’était ma méthode, elle était ex cel·= lente, et pour ne pas en douter, il suffira de saa Voir qu’en moins de sept années, j’ai mis sous.