Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/216

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tions. Tel autre, réputé mauvais- sujet, était ai ’. la veille de changer de conduite, et, jeté parmi des brigands, confondu avec eux, il était perdu sans retour. Le système suivi était donc des plus déplorables, j’en imaginài un autre qui consistait, non à sévir contre les suspects, mais à faire prendre en flagrant défit ceux qui étaient justement suspectés. A cet effet, je classai les vorleurs d’après le genre que chacun d’eux affec-I tionnait le plus particulièrement, et dans chaque catégorie j’eus soin de me ménager des intelligences, afin d’être instruit’de ce qui s’y’passait ; de ’façon qu’il ne se commettait pas un vol que je n’en fusse informé, et que l’on ne m’en fit connaître les principaux auteurs. Assez ordinaires ’ment mes espions, hommes ou femmes, car j’en avais de l’un et de l’autre sexe, avaient participé ’au crime ; je le savais, mais dans la persuasion ’où j’étais qu’ils ne tarderaient pas à m’être livrés ’ à leur tour par quel qu’autre faux-frère qui les devancerait dans la dénonciation, je consentaisgà. ’les laisser provisoirement derrière °le rideau. Cette tolérance était de telle nature, que la justice n’y perdait rien ; dénoncés ou dénonciateurs, tous arrivaient au même but, le bagne ; il n’y avait d’impunité pour personne. Sans doute, l,