Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/370

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surprends à moitié endormi ; je le somme de me donner sa bourse ; il se fouille, je le fouille moi-même ; il possédait en tout quatre-vingts francs. Quatre-vingts francs ! qu’est-ce que c’est quand on doit à tout le monde ? J’avais deux termes à payer ; mon propriétaire avait p menacé de me mettre à la porte. Pour comble de disgrâce, j’étais harcelé par d’autres créanciers. Que vouliez-vous que je fisse avec quatre-vingts francs ? La rage m’empoigne, je prends mes pistolets et les, décharge tous les deux dans la poitrine du messière. Quinze jours après, on m’a donné la nouvelle qu’il était encore vivant… Jugez si j’ai été surpris ! aussi depuis ce moment je n’ai pas eu une minute de repos ; je me doutais bien qu’il me jouerait quelque mauvais tour.

— » Vos craintes étaient fondées, lui dis-je ; mais le marchand de volaille n’est pas le seul que vous ayez assassiné ; et ce boucher que vous avez criblé de coups de couteau, après lui avair enlevé sa sacoche ?

— » Pour celui-là, reprit le scélérat, Dieu veuille avoir son âme ! Je répondrais bien que s’il dépose contre moi, ce ne sera qu’au jugement dernier.