Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

persévérer dans un système de défense qui, s’il était admis, devait avoir nécessairement pour effet de le faire absoudre. Les avocats qui plaidèrent dans cette cause ne manquèrent pas de tirer tout le parti possible de la prétendue instigation qui m’était imputée ; et comme ils parlaient d’après leur conviction, s’ils ne déterminèrent pas le jury à rendre une décision favorable à leurs clients, du moins parvinrent-ils à jeter dans l’esprit des juges et du public de terribles préventions contre moi. Dès lors, je crus qu’il était urgent de me disculper, et certain de mon innocence, je priai M. le préfet de police de vouloir bien ordonner une enquête, dans le but de constater la vérité.

Peyois, Berthelet et Lefebure venaient d’être condamnés ; j’imaginais que, n’ayant plus désormais aucun intérêt à soutenir le mensonge, ils confesseraient qu’ils m’avaient calomnié ; je présumais, en outre, que dans le cas où leur conduite aurait été le résultat d’une suggestion, ils ne feraient plus difficulté de nommer les conseillers de l’imposture qu’ils avaient audacieusement soutenue devant la justice. Le préfet ordonna l’enquête que je sollicitais, et au moment où il confiait le soin de la diriger à