restâmes jusqu’à dix. Leblanc me remit un briquet phosphorique pour nous servir au besoin, ainsi qu’un bout de chandelle. Je m’étais même amusé avec la pointe d’un couteau à tracer sur ce briquet, qui était en plomb, la lettre L qui commence le nom de Leblanc. Peyois, Lefebure et moi, nous sortîmes ensemble. Peyois ayant pris sur lui la pince, la passa à la barrière et nous la remit après. Il s’arrêta en chemin, pour aller dans une maison garnie avec Victoire Bigan, et Lefebure et moi nous allâmes commettre chez Labatty le vol par suite duquel nous avons été arrêtés. La pince et une partie des effets qui avaient été volés, furent portés par Lefebure chez Leblanc.
» Leblanc, qui a été mis en jugement avec nous, m’avait engagé à ne pas le charger et à ne pas démentir Peyois, qui devait dire que c’était M. Vidocq qui lui avait donné trois francs pour acheter la pince ; et il m’avait promis de me donner une somme d’argent, si je voulais soutenir la même chose ; j’y avais consenti, craignant qu’en disant la vérité mon affaire ne devînt plus mauvaise. » (Déclaration du 3 octobre 1823.)