Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/68

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Peyois, qui était le plus jeune des condamnés, mit moins de franchise dans ses réponses ; son amitié pour Leblanc le porta d’abord à cacher une partie de la vérité ; cependant il ne put s’empêcher de reconnaître que j’étais étranger à l’achat de la pince.

« Pendant, dit-il, toute l’instruction qui a précédé ma mise en jugement, et devant la cour d’assises, j’ai affirmé et soutenu que c’était M. Vidocq qui m’avait donné trois francs, pour acheter la pince à l’aide de laquelle a été commis le vol qui m’a fait arrêter, ainsi que Berthelet, Leblanc, Lefebure et autres. J’ai persisté à dire toujours la même chose, espérant que cela pourrait ou diminuer ou alléger ma peine. J’avais pensé à ce moyen, parce que des prisonniers m’avaient dit qu’il pourrait me servir. Je dois à la vérité de déclarer aujourd’hui que M. Vidocq ne m’a point donné l’argent en question pour acheter la pince ; que c’est moi qui l’ai achetée de mon argent : cette pince me coûta quarante-huit sous, et je l’ai achetée chez un ferrailleur en boutique, qui demeure dans la première rue à droite en entrant dans la rue des Arcis, du côté du pont Notre-Dame. Je ne connais pas