Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/79

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— » Le misérable ! »

Une capture d’une haute importance était-elle annoncée dans les bureaux de la préfecture ; avais-je saisi quelque grand criminel, dont les plus fins matois d’entre les agents avaient cent fois perdu la piste, tout aussitôt les mouches de bourdonner : « C’est encore ce maudit Vidocq qui a empoigné celui-là. » C’étaient dans la gent moucharde des récriminations à n’en plus finir : tout le long des rues de Jérusalem et de Sainte-Anne, de cabaret en cabaret, l’écho répétait avec ]’accent du dépit, encore Vidocq ! toujours Vidocq ! et ce nom résonnait plus désagréablement aux oreilles de la cabale, qu’à celles de feu les Athéniens le surnom de Juste, qui leur avait fait prendre en grippe défunt Aristide.

Quel bonheur pour la clique des voleurs, des escrocs et des mouchards, si, tout exprès pour leur offrir un moyen de se délivrer de moi, on avait ressuscité en leur faveur la loi de l’Ostracisme ! Comme alors ils auraient rejoint leurs coquilles ! Mais, sauf les conspirations du genre de celles dont M. Coco et ses complices se promettaient un si fortuné dénouement, que pouvaient-ils faire ? Dans la ruche, on imposait silence aux frélons. « Voyez Vidocq, leur