Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/80

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disaient les chefs ; prenez exemple sur lui ; quelle activité il déploie ! toujours sur pied, jour et nuit, il ne dort pas ; avec quatre hommes comme lui, on répondrait de la sûreté de la capitale. »

Ces éloges irritaient les endormis, mais ils ne les tentaient pas ; se réveillaient-ils, ce n’était jamais que le verre à la main ; et au lieu de se rendre à tire-d’aile où les appelait le devoir, ils se formaient en petit comité, et s’amusaient à me travailler le casaquin, qu’on me passe l’expression, elle n’est pas de moi.

« Non, il n’est pas possible, disait l’un ; pour prendre ainsi marons les voleurs, il faut qu’il s’entende avec eux.

— » Parbleu ! reprenait un autre, c’est lui qui les met en œuvre ; il se sert de la patte du chat…

— » Oh ! c’est un malin singe, ajoutait un troisième. »

Puis un quatrième, brochant sur le tout, s’écriait d’un ton sentencieux : « Quand il n’a pas de voleurs, il en fait. »

Or, voici comment je faisais des voleurs.

Je ne pense pas que parmi les lecteurs de ces Mémoires, il s’en trouve un seul qui, même par