Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/81

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cas fortuit, ait mis les pieds chez Guillotin. — « Eh ! quoi, me dira-t-on, Guillotin ! »


Ce savant médecin,
Que l’amour du prochain
Fit mourir de chagrin.


Vous n’y êtes pas ; il s’agit bien ici du fameux docteur qui… Le Guillotin dont je parle est tout simplement un modeste Frelateur de vins, dont l’établissement, fort connu des voleurs du plus bas étage, est situé en face de ce cloaque Desnoyers, que les raboteurs de la barrière appellent le grand salon de la Courtille. Un ouvrier peut encore être honnête jusqu’à un certain point, et se risquer, en passant, chez le papa Desnoyers. S’il n’a pas froid aux yeux, et qu’au bâton ainsi qu’à la savatte, il s’entende à moucher les malins, il se pourra, les gendarmes aidant, qu’il en soit quitte pour quelques horions, et n’ait à payer d’autre écot que le sien. Chez Guillotin, il ne s’en tirera pas à si bon marché, surtout s’il y est venu proprement couvert et avec le gousset passablement garni.

Que l’on se figure une salle carrée assez vaste, dont les murs, jadis blancs, ont été noircis par des exhalaisons de toute espèce : tel est, dans toute sa