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EXPÉDITION D’ÉGYPTE.

espèces méditerranéennes, devait éclairer également la zoologie et la géographie zoologique.

Tels étaient les paisibles travaux auxquels il se livrait en janvier 1800, lorsque parvint à Suez une sinistre nouvelle : El Arich, clef de l’Égypte du côté de la Syrie, venait d’être prise par les Turcs ; une partie de la garnison française avait été massacrée ; Suez était menacé du même sort. Geoffroy Saint-Hilaire[1], comme il l’avait fait un an auparavant lors de la première insurrection du Caire, prit aussitôt les armes, mais pour les déposer quelques jours

  1. Nous avons sous les yeux une lettre qu’il écrivait de Suez, à ce moment même, à son frère. Elle est intéressante à plusieurs titres, et nous en citerons quelques passages : « … La marine s’est mise en mesure de faire, en cas de besoin, le voyage de l’Île-de-France. La goélette construite a été aussitôt armée et munitionnée ; on l’a fait sortir du goulet, et toutes les barques de Souès sont dans le camp retranché, destinées à emporter les troupes en cas qu’elles soient forcées dans les lignes. La caravane de savants, aussitôt que l’ennemi sera aperçu, doit s’en aller à bord de la goélette pour en former la garnison, les matelots devant tous se rendre dans les chaloupes pour favoriser la retraite de la troupe. Ainsi, dans le cas où cet événement se passerait comme on le suppose, nous irions voguer au hasard, jusqu’à ce que nous ayons trouvé un port assuré… Nous devons toutefois rester en rade pour attendre les nouvelles du Caire ; nous pourrons attendre un et même deux mois dans cette situation ; nous pourrons, en outre, aller augmenter la garnison de Cosséir, notre goélette, les trois chaloupes canonnières, et les 257 hommes de Souès. Ce qui est le plus probable, c’est que nous rencontrerons les