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EXPÉDITION D’ÉGYPTE.

au Caire. Avec quel bonheur s’embrassèrent les deux frères ! Ils étaient l’un pour l’autre, la famille, la patrie, et ils se sentaient le droit de dire : et moi aussi, j’ai rempli ma mission !

Dès ce moment, ils ne se quittèrent plus. Bien qu’un hôpital de pestiférés eût été établi dans les bâtiments qui en dépendaient, Geoffroy Saint-Hilaire alla s’établir au parc du génie, et c’est là qu’il reprit avec activité ses travaux.

Ses communications à l’Institut d’Égypte devinrent même plus fréquentes que jamais, et il y traita les questions les plus variées. Ses mémoires de 1798 et de 1799, les plus importants du moins, avaient eu pour sujets : l’histoire naturelle et l’anatomie du Polyptère, ce poisson dont la découverte, disait Cuvier, eût valu à elle seule le voyage d’Égypte ; les mœurs des Tétrodons ; l’aile de l’Autruche ; enfin, les appendices des Raies et des Squales, organes que l’auteur avait étudiés et déterminés dès lors, s’il nous est permis de nous exprimer ainsi, au point de vue de sa future Théorie des analogues. Tous ces mémoires, même le dernier, fruit d’une heureuse, mais rapide inspiration, avaient été écrits entre deux voyages. À l’époque dont nous retraçons l’histoire, appartiennent, au contraire, des travaux étendus sur la respiration et la génération, dont quelques-uns étaient le fruit de nombreuses expériences ; des considérations sur