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Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/132

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CHAPITRE IV.

par des descriptions et des figures imparfaites, osa[1], dès 1796, contredire les observateurs, et, seul, il eut raison contre tous. C’est que, s’il avait moins de faits que ses devanciers, il avait, de plus qu’eux, un principe. L’existence d’un type distinct d’organisation chez les prétendus Didelphes australiens, résultait, pour lui, comme conséquence, des vues générales de Buffon sur la géographie zoologique : de ces mêmes vues, si mal comprises des zoologistes ; que Pallas lui-même, en 1777, réclamait l’honneur d’avoir le premier réfutées[2], et dont il était réservé à Geoffroy Saint-Hilaire de faire briller la vérité aux yeux de tous. Telle est la base sur laquelle fut fondé le genre Dasyure : sa création fut d’abord toute théorique ; mais l’auteur, reprenant, d’un autre point de vue, les observations des auteurs, y trouva, parce qu’il les y cherchait, tous les éléments de la détermination du nouveau genre. Et lorsque, sept ans plus tard, Péron et Lesueur rapportèrent plusieurs Dasyures, lorsqu’enfin Geoffroy Saint-Hilaire put observer à

  1. C’est l’expression dont il se sert lui-même ; car il avait pleine conscience de la hardiesse de sa détermination. « J’osai, dit-il, considérer le spotted Opossum comme une espèce sui generis, comme le type d’une nouvelle espèce. »
  2. Dans les Acta petropolitana, tom. I, part. II, l’auteur s’exprime ainsi : « Primus ante 15 annos… contra Buffonii opinionem qua Myrmecophagæ atque Didelphidum genus extra americanum orbem nusquam dari afferebatur, surrexi. »