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UNITÉ DE COMPOSITION.

avons voulu seulement que l’auteur lui-même en exprimât le véritable caractère et la portée, et que, par ses propres paroles, opposées à celles de Cuvier, le nœud de la question fût replacé où il doit être : à l’origine de toute étude profonde en histoire naturelle.

II.

Dans l’histoire des sciences, comme dans celle des peuples, il est souvent possible de se rendre compte de l’enchaînement des faits, et de les expliquer, c’est-à-dire (car nos explications ne vont pas au delà) de les ramener à un fait antérieur. Dans d’autres cas, au contraire, toute explication est ou semble impossible, et l’historien doit se réduire au rôle de narrateur. Comment concevoir, par exemple, que, parmi toutes les grandes questions de l’histoire naturelle, l’Unité de composition organique, la plus vaste, sans nul doute, la plus ardue, la plus complexe de toutes, ait été soulevée l’une des premières par Geoffroy Saint-Hilaire ?

Nos lecteurs connaissent et les tendances de son esprit et son caractère. Par les unes, il devait être conduit tôt ou tard, non pas seulement à s’efforcer d’élargir les anciennes voies, mais à en sortir. En même temps il portait dans la science cette énergie, ce dévouement enthousiaste que,