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CHAPITRE V.

organes que l’auteur énonce dès lors dans toute sa généralité[1].

Nous ne citerons plus qu’un exemple. Il nous sera fourni par le dernier travail que l’auteur ait composé en Égypte[2], le Mémoire sur les Poissons électriques. On y lit :

« J’avais aussi eu occasion dans mes voyages de voir des Torpilles… Je ne doutais pas que j’eusse sous les yeux les organes au moyen desquels la Torpille se rend si redoutable au sein des eaux… ; mais alors j’ignorais si d’autres, avant moi, avaient remarqué cette organisation, et, dans ce cas, quel complément aux observations déjà faites, la science pouvait exiger de moi. Enfermé dans Alexandrie assiégée, privé de ma bibliothèque, je me consolais de ne pouvoir sur-le-champ éclaircir mes doutes,

  1. Ce Mémoire, sur lequel un rapport a été fait à l’Institut d’Égypte, mais qui n’a jamais été imprimé, n’est pas moins remarquable à d’autres égards. Il est entrepris, très-expressément, en vue de combattre l’hypothèse de la préexistence des sexes. Il renferme le programme d’expériences sur l’incubation, fort analogues aux expériences sur la production artificielle des monstruosités que l’auteur exécuta en 1820. Enfin, nous y lisons, à l’occasion d’une anomalie de l’appareil reproducteur, que cet état monstrueux devient l’état normal du Loris. Voilà donc encore indiquée, dès 1800, pour un cas particulier, l’idée féconde de la répétition des faits de l’anatomie comparée par ceux de la tératologie.
  2. La rédaction de ce Mémoire n’a d’ailleurs été terminée qu’en France. Il fait partie des Annales du Muséum, tom. Ier.