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ENFANCE ET PREMIÈRE JEUNESSE.

quelques amis dont il regardait la protection comme acquise à l’avance : il ne se trompait pas. Bientôt il eut obtenu pour son fils une bourse au collége de Navarre ; et un peu plus tard, en 1788, sans même que le jeune élève de Navarre eût besoin de quitter Paris, l’un des canonicats du chapitre de Sainte-Croix d’Étampes et un bénéfice assez avantageux lui étaient conférés par un ami de la famille, alors commendataire de l’abbaye de Morigny, près d’Étampes. Cet ami était l’abbé de Tressan, fils du célèbre romancier, et lui-même connu dans les lettres par sa Mythologie comparée avec l’histoire.

Ces faveurs n’étaient que les préludes de toutes celles que pouvait espérer Geoffroy Saint-Hilaire, s’il se décidait à entrer, selon les intentions de sa famille, dans la carrière ecclésiastique. Mais il était encore au collége de Navarre, que déjà il se sentait appelé en d’autres voies. Au nombre de ses professeurs, le collége avait l’honneur de compter Brisson, et les élèves de philosophie suivaient son cours de physique expérimentale. Le jour où Geoffroy Saint-Hilaire y fut admis pour la première fois, fut aussi le jour où il entrevit sa véritable vocation, et pour ainsi dire où il se découvrit lui-même. Bientôt il fut tout à Brisson et à la science ; et lorsque, en 1790, après avoir achevé sa philosophie, il dut quitter le collége de Navarre, il supplia son père de lui permettre de rester à Paris,