Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
4
CHAPITRE I.

du futur naturaliste. Elle aimait à se faire faire par son petit-fils des lectures à haute voix, et les livres les plus graves étaient ceux qu’elle préférait pour elle-même et pour lui. C’est ainsi que, tout jeune encore, Geoffroy Saint-Hilaire était initié à la connaissance des plus beaux monuments littéraires de l’antiquité et du siècle de Louis XIV. De toutes les lectures qu’il fit à cette époque, une surtout, les Vies des hommes illustres de Plutarque, produisit sur lui, à peine âgé de onze ans, une impression profonde ; et peut-être son aïeule, en l’introduisant, si prématurément en apparence, dans cette galerie d’admirables modèles de toutes les vertus civiques et privées, eut-elle le bonheur de déposer dans le cœur de son petit-fils les germes précieux que nous verrons bientôt se développer.

Gérard Geoffroy, avec une fortune très-médiocre, avait un grand nombre d’enfants. Il fallut donner de bonne heure une direction au jeune Étienne, et la carrière ecclésiastique parut devoir lui convenir mieux que toute autre. Au collége d’Étampes, où il avait fait ses premières études, il avait montré de l’intelligence et de l’aptitude pour le travail, et son père eût pu concevoir la pensée de lui transmettre sa charge. Mais la constitution de l’enfant était délicate, faible même, et semblait ne pouvoir résister aux fatigues d’une profession laborieuse. Gérard Geoffroy avait d’ailleurs dans le clergé