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UNITÉ DE COMPOSITION.

trouvons quelques lignes plus bas, non moins clairement énoncée ; et déjà en est faite à l’anatomie philosophique l’une des plus larges applications que l’on ait tentées. L’auteur, à la fin de l’exorde de son Mémoire, ajoute :

« Toutefois j’ai cru un moment que, nonobstant ces réductions, le crâne des Poissons renfermait encore plus de pièces que n’en montre celui des autres animaux vertébrés ; mais j’en ai pris une autre opinion, dès que j’ai eu songé à considérer les os du crâne de l’Homme dans un âge plus

    ont présenté Kielmeyer comme le véritable créateur de l’anatomie philosophique ? À ces auteurs nous ne ferons ici qu’une réponse : Gœthe, traçant l’histoire des principaux travaux allemands sur l’anatomie philosophique (Œuvres d’histoire naturelle, trad. de M. Martins, p. 163) ; Meckel lui-même, élève de Kielmeyer, donnant ce qu’il appelle les sources (Quellen) de l’anatomie comparée (Handbuch der menschl. Anatomie, t. I, p. 1), ne nomment même pas Kielmeyer. Ce silence est assurément la meilleure réponse à ces incroyables réclamations de nos compatriotes contre la science française au profit de la science allemande.

    La vérité est d’ailleurs entre les exagérations des uns et le silence des autres. Kielmeyer a très-peu fait pour l’anatomie philosophique par ses rares publications, mais beaucoup par son enseignement, vague sans doute, mais où il s’efforçait sans cesse de rattacher les faits à des lois, et de lier les notions relatives à l’individu aux notions relatives à l’ensemble des êtres.

    Nous reviendrons plus loin sur le caractère et les tendances des travaux de l’école zootomique allemande, comparée aux deux écoles françaises. (Voyez le Chapitre VIII.)