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CHAPITRE VIII.

rigoureuse pouvait seule mettre en lumière ; et cette méthode une fois trouvée, il s’en est aussitôt servi pour établir sur ses bases définitives la théorie de l’Unité de composition ; pour changer en une vérité démontrée, comme il le dit lui-même, ce qui n’était tout au plus jusqu’alors qu’une vérité de sentiment.

Il était presque inévitable que l’on confondît, à l’origine, deux conceptions qui se tiennent de si près ; qui dérivent l’une de l’autre ; qui émanent du même auteur, et datent de la même époque ; qui se sont produites dans les mêmes mémoires et dans le même livre, et s’y sont produites comme deux moitiés intimement unies d’une œuvre commune. C’était plus qu’il n’en fallait pour que quelques auteurs ne vissent en elles que des aspects divers d’une seule et même théorie, et que la Philosophie anatomique leur parût se résumer tout entière dans l’Unité de composition.

Cette erreur, si naturel qu’il pût être d’y tomber, n’en est pas moins très-grave. Si, en fait, et historiquement, la nouvelle Méthode et la Théorie de Geoffroy Saint-Hilaire s’unissent intimement, elles sont, au point de vue logique, non-seulement parfaitement distinctes, mais complétement indépendantes l’une de l’autre. La Méthode pourrait être impuissante à démontrer la Théorie, ou même fausse, sans que son impuissance ou sa fausseté