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CHAPITRE I.

pensée de tous les instants. Quelques démarches sont essayées ; elles échouent. Plusieurs jours encore s’écoulent ; on touche à la fin d’août, et les portes de Saint-Firmin ne se sont plus ouvertes pour aucun des prisonniers. Cependant les circonstances sont devenues plus graves encore ; Danton a prononcé ces terribles paroles : il faut faire peur aux royalistes, et le sens sinistre de cette menace n’est que trop facile à comprendre ! Geoffroy Saint-Hilaire sent que le moment des démarches est passé : il n’y a plus un instant à perdre ; s’il reste quelque espérance de salut, elle est toute en lui seul et en son dévouement.

Un plan d’évasion s’était présenté à son esprit : il fait aussitôt ses préparatifs. À la faveur des relations qui naissent du voisinage, il avait déjà réussi à gagner l’un des employés de Saint-Firmin ; le 1er septembre, par l’entremise de son barbier, il parvient à se procurer la carte et les insignes d’un commissaire des prisons. Retiré dans sa chambre, dont la fenêtre avait jour sur Saint-Firmin, il attend, plein d’anxiété, le moment favorable. Le 2 septembre, à deux heures, au moment où le tocsin sonne, où le désordre est partout, il revêt ses faux insignes ; il se présente à la prison ; il y pénètre, et bientôt ses maîtres connaissent les moyens d’évasion qu’il a préparés. Tout est prévu, leur dit-il, et vous n’avez qu’à me suivre. Tout