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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

De ces deux problèmes, Savigny avait, dès 1814, abordé le premier à l’égard des Articulés : dans un savant Mémoire sur la bouche de ces animaux, il en avait suivi les diverses pièces au milieu de leurs innombrables métamorphoses ; il les avait retrouvées et montrées partout identiques à elles-mêmes, et il était arrivé à cette conséquence générale : quelque forme qu’affecte la bouche des Insectes, elle est toujours composée des mêmes éléments. Savigny n’avait exécuté, on le voit, qu’un travail partiel, mais sur l’une des questions les plus difficiles de l’anatomie entomologique, et avec une fermeté, une rigueur de démonstration, que l’on ne saurait trop admirer dans une époque si voisine de l’origine de l’anatomie philosophique. Comment, les zootomistes ne se seraient-ils pas engagés dans cette voie si habilement ouverte ? Aux recherches de l’ami de Geoffroy Saint-Hilaire, de son illustre compagnon en Égypte, succèdent bientôt celles, plus générales, de l’un de ses élèves les plus distingués. De longues recherches sur toutes les parties dures des animaux articulés, sont entreprises par Audouin, à l’aide de la nouvelle méthode de détermination ; et dès le commencement de 1820, ce savant célèbre, si malheureusement et si prématurément enlevé aux sciences, proclame, comme le résultat le plus général de ses recherches, l’analogie de toutes les pièces du squelette, non plus seulement