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CHAPITRE IX.

de détail ; point de rectifications partielles : une réforme radicale.

Mais cette réforme est-elle possible ? Dès 1820 Geoffroy Saint-Hilaire croit pouvoir l’affirmer ; mais, de toute part, s’élèvent des voix qui le nient. La même objection est dans toutes les bouches : c’est la prétendue irrégularité, la variabilité indéfinie des faits tératologiques : autant de Monstruosités, autant de combinaisons différentes de caractères, par cela même purement individuels ; donc, en tératologie, point de genres, point de familles naturelles ; il n’en existe pas, il ne saurait en exister.

Cette objection si souvent reproduite, nous l’avons longuement réfutée dans un autre ouvrage[1] ; nous ne le ferons pas aujourd’hui. Il y a quinze ans, nous la trouvions debout et dans toute sa force : aujourd’hui, elle ne mérite plus de nous arrêter. Quel tératologue instruit voudrait essayer de rendre vie à un argument qui a pour prémisse la vieille erreur de la non-régularité des êtres anomaux ? Comment contester l’existence, parmi les Monstres, soit unitaires soit doubles, de types parfaitement déterminés, se reproduisant plus ou moins fréquemment[2] avec un ensemble de conditions

  1. Dans notre Histoire générale des anomalies, tom. Ier, p. 97 et suiv. Voyez aussi le tom. III, p. 430 et suiv.
  2. Nous renverrons aussi à nos Remarques sur la fréquente répétition des types parmi les Monstres, dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, tom. XIV, p. 257.