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TÉRATOLOGIE.

onze années devant l’Académie des sciences et l’Europe savante, on dirait les objections de Winslow calculées pour amener pas à pas Lémery à la découverte du principe régulateur de l’organisation des Monstres doubles, en le lui rendant nécessaire ; elles le forcent, pour ainsi dire, à passer auprès de lui à chaque instant ; mais il semble toujours près de l’atteindre, et jamais ne l’atteint. Lémery, esprit fin, sagace et logique, n’avait point assez de force d’invention pour franchir les deux ou trois idées intermédiaires qui le séparaient encore de la Loi de l’affinité de soi pour soi, et la découverte fut reculée de près d’un siècle.

Pour Geoffroy Saint-Hilaire, au contraire, il n’y eut, cette fois encore, qu’un pas de l’observation des faits à leur généralisation. Nous l’avons vu, dès son premier Mémoire sur les Monstres unitaires, indiquer la Théorie du retardement de développement, la présenter nettement dès le second. Il ne devait pas être moins heureux à l’égard des Monstres doubles. C’est en 1825 qu’il aborde leur étude : dès ses premières recherches il entrevoit la Loi de l’affinité de soi pour soi : il en est en. pleine possession dès 1826.

Une circonstance remarquable le frappe d’abord. Ce n’est pas chez quelques Monstres doubles, c’est chez tous qu’existe cette symétrie, signalée dans quelques cas particuliers. Et cette symétrie d’un