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ENFANCE ET PREMIÈRE JEUNESSE.

établissement était gravement menacé. De la tempête qui se formait sur lui, il pouvait, il devait sortir, pour Geoffroy Saint-Hilaire, la ruine de toutes ses espérances. Contre toutes les probabilités, ce fut l’inverse qui eut lieu ; et celui qui, trois mois auparavant, avait été si honoré du titre d’adjoint de Daubenton, se trouva tout à coup, sans l’avoir demandé, sans l’avoir prévu, élevé au rang de son collègue. Telle fut l’une des conséquences du mémorable décret, secrètement préparé par Lakanal, et presque aussitôt voté que présenté, par lequel la Convention réorganisa le Jardin des plantes sous le nom de Muséum d’histoire naturelle, y créa douze chaires, et appela à les occuper les douze naturalistes ou, comme on disait alors, les douze officiers de l’établissement.

Par la loi du 10 juin, Geoffroy Saint-Hilaire était investi de plein droit de l’une des douze chaires du Muséum. Mais quelques difficultés s’élevèrent.

Fourcroy, que Geoffroy Saint-Hilaire a plus tard compté au nombre de ses meilleurs amis, mais qui, à cette époque, connaissait à peine l’élève d’Haüy et de Daubenton ; Fourcroy, alors membre très-influent du Comité d’instruction publique de la Convention, s’éleva avec une certaine violence contre la mesure qui appelait au professorat un jeune homme à peine âgé de vingt et un ans. L’appui de Daubenton, qui se déclarait avec chaleur