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CHAPITRE X.

seul et même principe ? Mais, dit ailleurs Cuvier, les variations que présentent les animaux domestiques, sont dues à l’influence de l’homme, et vous ne sauriez en admettre d’aussi marquées dans ce monde antique où l’homme n’existait pas. Objection non moins vaine que la précédente. L’homme n’a agi sur les animaux qu’en changeant les conditions, dans lesquelles ils se trouvaient originairement placés ; qu’en leur imposant un climat, une nourriture, des habitudes nouvelles : les révolutions du globe n’ont-elles pas changé bien plus profondément encore toutes les conditions de l’existence des êtres, et jusqu’à la composition de l’atmosphère ? Comment donc douter de l’énergie des causes modificatrices qui se seront alors produites ? Énergie, non inférieure assurément, comme le donne à entendre Cuvier, mais infiniment supérieure à celle des causes agissant dans l’ordre de choses actuel, même en comprenant parmi celles-ci l’influence de l’homme ; énergie qui même a dû être telle que, comme dans les expériences d’acclimatement, images en petit de ces grands phénomènes, une partie des races existantes aura dû seule se coordonner avec les nouveaux éléments géologiques et physiques du globe, les autres disparaissant pour jamais de sa surface[1].

  1. Nous ne saurions trop nous féliciter de voir un géologue aussi distingué que M. d’Omalius d’Halloy, s’avancer d’un pas