Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/395

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
385
DISCUSSION ACADÉMIQUE DE 1830.

prononcer[1], avec l’assentiment public, ces belles paroles, d’une si grande autorité dans sa bouche : « Cette Unité de composition, cette Unité de type, qui sert de base pour classer tous les faits de l’anatomie comparée, la science des végétaux s’en est emparée, et a su l’entourer des démonstrations les plus convaincantes. Elle pénètre maintenant dans les sciences chimiques, et y prépare peut-être une révolution dans les idées. »

Nous n’hésiterons donc pas à le dire : la discussion de 1830 n’est pas un de ces événements dont le souvenir s’efface avec la génération qui en a été le témoin : elle a sa place marquée dans les annales de l’esprit humain ; et la postérité en eût recueilli l’histoire, ne fût-elle pas signée du grand nom de Gœthe[2].

  1. Discours déjà cité.
  2. Ce qui se passa en 1830 dans beaucoup d’esprits, l’un de nos plus célèbres zootomistes, Dugès, nous l’a appris, en retraçant ses propres impressions dans un passage de son bel ouvrage sur la Conformité organique. Ce passage est trop remarquable, et il complétera trop utilement ce qui précède, pour que nous hésitions à le citer malgré son étendue ; seulement nous l’abrégerons un peu :

    « Imbu de ses principes (ceux de Cuvier), pouvais-je mettre quelque chose au-dessus de l’observation rigoureuse des faits avec leur explication la plus simple ? Toute conjecture me semblait pour ainsi dire condamnable, et ce ne fut pas sans prévention que j’entrepris la lecture de la Philosophie anatomique, et de quelques autres ouvrages conçus et rédigés dans