Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
CHAPITRE II.

en 1640, sous le nom de Jardin royal des plantes médicinales, il fut d’abord une véritable école de pharmacie. Selon les termes mêmes de l’édit royal, trois conseillers-médecins avaient été choisis « pour faire aux écoliers la démonstration de l’intérieur des plantes et de tous les médicaments, et pour travailler à la composition de toute sorte de drogues, par voie simple et chimique. »

Sous les successeurs de Guy de la Brosse, et particulièrement sous Fagon, son petit-neveu, le Jardin royal des plantes médicinales perdit peu à peu le caractère spécial d’une école de pharmacie, et prit, par l’extension donnée à son enseignement, celui d’un établissement scientifique. La botanique y fut successivement professée par Fagon, Tournefort, Sébastien Vaillant, les Jussieu ; l’anatomie humaine, qui n’avait pas tardé à se substituer à l’étude de l’intérieur des plantes, par Duverney, Dionis, Winslow, Ferrein, Vicq-d’Azyr ; la chimie, par Fagon, Étienne-François Geoffroy, Lémery, les deux Rouelle, Macquer.

Jusqu’en 1732 l’établissement avait été placé sous la direction des premiers médecins du roi. À la mort de Chirac, le Jardin royal des plantes (car son nom s’était modifié en même temps que son enseignement) échappa enfin à une autorité, purement nominale dans la main de quelques-uns, abusivement exercée par d’autres ; il fut placé