Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/403

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
393
DERNIERS TRAVAUX.

Cuvier se hâta, en effet, de rédiger, mais qui ne vit jamais le jour. L’empressement même qu’on avait mis à venir l’entendre, en priva l’Académie. En voyant une foule où les curieux se mêlaient en grand nombre aux auditeurs habituels des séances, Cuvier jugea convenable d’ajourner sa lecture.

Et non-seulement l’ajournement fut indéfini : mais depuis, la même prudence présida à tous les actes de Cuvier. Dans cet esprit de réserve qui en fit, à l’origine, l’un des adversaires de la publicité des séances de l’Académie[1], il crut devoir ne plus rouvrir le débat devant elle[2], et c’est dans sa chaire du Collége de France qu’il poursuivit désormais la réfutation des vues de Geoffroy Saint-Hilaire. On put remarquer que sur ce nouveau théâtre, son opposition, pour n’avoir plus de contradicteur possible, ne fut ni moins prononcée ni

  1. Sur ce point encore, Geoffroy Saint-Hilaire ne partageait point les vues de son collègue. Les lignes suivantes résument son opinion, développée par lui-même dans la Philosophie zoologique (p. 75) : « Je demeure persuadé que les avantages de la publicité l’emportent de beaucoup sur les inconvénients : ce qui est, doit être et sera maintenu. »
  2. Une fois seulement, en janvier 1832, il s’écarta de cette règle de conduite ; encore le Mémoire qu’il lut alors sur le sternum des Oiseaux, était-il dirigé contre les résultats de travaux embryogéniques de M. Serres, bien plus que contre l’Unité de composition. Geoffroy Saint-Hilaire fit néanmoins une réponse qu’il déposa, sans la lire, sur le bureau de l’Académie. Elle a paru dans les Nouvelles Annales du Muséum, t. II.